Développeur : Eighting
Editeur : Capcom
Support : Arcade, Wii
Sortie : 11 décembre 2008 (Japon)
Après Marvel ou encore SNK, les personnages de Capcom insatiables en terme de baston remettent ça. Cette fois-ci, c’est contre les héros du studio de Tatsunoko. Ce nouveau cross over est-il digne de ses prédécesseurs ? La Wii tient-elle enfin son jeu de baston référence ? Autant de questions qui trouveront leur réponse dans les lignes qui vont suivre…Tatsunoko est le nom d’un studio qui a été fondé le 19 octobre 1962 par trois frères. Il produira par la suite des séries d’animations populaires au Japon, dont certaines dépasseront même les frontières de l’archipel pour être diffusées chez nous : La Bataille des Planètes, les Samourais Pizza Cats, etc. Depuis 2005, c’est Takara Tommy qui détient la plus grosse part des actions du studio et qui en est la maison mère.
Le jeu est équilibré au niveau des personnages, puisqu’il y en a 9 qui proviennent de Tatsunoko (parmi ces derniers, Gatchaman, Yattaman ou encore Tekkaman) et 9 de chez Capcom avec les habitués des grands rendez-vous, tels que Ryu, Chun-Li ou encore Morrigan (Darkstalkers) sont là, aux côtés de quelques nouvelles têtes comme Alex (Street Fighter 3), Joe ou encore Yuuki Hideyasu (Onimusha : Dawn of Dreams).
On commence par le contenu. Le titre comporte plusieurs modes de jeux dont les classiques : Arcade, Versus (à deux joueurs), Survival, Time attack ou encore Training, auxquels s’ajoute un mode mini-jeu, inédit à la version Wii. Dans ce dernier, on choisit un personnage qui représente une épreuve se jouant à la Wiimote. Ainsi, pour Ryu, il faudra bien doser les « hadouken » afin de détruire divers objets se trouvant devant lui, en levant la Wiimote tout en respectant le bon timing. Pour Chun-Li, il faudra marteler un bouton comme un fou pour qu’elle puisse à l’aide de ses jambes légendaires sculpter des pierres à l’effigie de Ryu. Quant à Yattaman, il faudra appuyer sur le bouton A au bon moment, pour que sa machine de guerre s’arrête pile poil devant la zone rouge. C’est amusant et on peut y jouer jusqu’à quatre joueurs simultanément.Les différents mode de jeux apportent des « Zeni » que l’on peut échanger dans le magasin contre des nouveaux mini jeux, des persos cachés et autres bonus.
Passons à présent aux choses sérieuses, les combats. Ce jeu s’apparente dans le style aux cross overs
Marvel VS Capcom. Ce sont des combats qui se jouent en deux contre deux. Il est possible de switcher son premier perso contre le deuxième à n’importe quel moment ou alors tout simplement de le faire intervenir pour permettre à ce dernier d’exécuter une attaque ou encore un contre.
Deux personnages qui sont trois à quatre fois plus grands que les autres n’ont pas de coéquipier : Gold Lightan (Tatsunoko), une sorte de robot géant qui se transforme en zippo et le PTX-40A (Capcom) issu de Lost Planet. Ces deux persos peuvent être très utiles aux débutants, car très forts et déroutants pour leurs adversaires.
Le jeu se joue principalement à l’aide de quatre boutons : un pour les coups faibles, un autre pour les coups moyens, un pour les coups forts et le dernier pour appeler son coéquipier. En associant ces boutons avec les directions avant ou arrière, il est possible d’effectuer d’autres coups. En clair, même si au début, les attaques semblent moins évidentes à effectuer (parce qu’il faut tenter toutes les combinaisons possibles avec les directions) que dans un
Capcom VS SNK 2 ou autre
Street Fighter, après un petit temps d’adaptation, on finit par s’y faire.
Pour ce qui est des coups spéciaux, le connaisseur sera en terrain connu, puisqu’ils se font tous à coups de quarts, voire demis cercles ou encore cercle entier sur la croix multidirectionnelle (ou stick analogique pour les rageux du pad GameCube), sans oublier les attaques à chargement (arrière deux secondes puis avant et coup ou encore bas deux secondes puis haut et coup). Ensuite, le système de furies cher à Capcom est également de la partie, mais simplifié à la manière d’un
Marvel VS Capcom où il suffit pour la plupart de faire la même manip qu’avec des coups spéciaux, sauf qu’au lieu d’appuyer sur un bouton, il faudra en presser deux en même temps. Les furies dépendent bien entendu de la barre qui se remplit en fonction des coups donnés et encaissés. Elle peut atteindre 5 niveaux. Une fury moyenne coûte un niveau et une grosse, trois. Elles sont généralement spectaculaires et, bien placées, peuvent se révéler redoutable. A noter que lorsque l’attaque est déclenchée, une petite animation nous montre le personnage la démarrer (à l’image d’un
Street Fighter IV). Cela ne gêne en aucun cas l’autre combattant qui aura quand même la possibilité de l’esquiver. Enfin, lors de la réalisation de la grosse fury, il est possible de faire intervenir son coéquipier pour que ce dernier en réalise une en même temps, de ce fait, l’adversaire recevra beaucoup plus de dégâts.
Un système de contre est également présent, il est ainsi possible de repousser les adversaires un peu trop collants en se mettant en garde et en appuyant sur les trois boutons de coups en même temps, ce qui provoquera une aura capable de repousser l’assaillant de quelques pas, idéal lorsque l’on est acculé contre le coin de l’écran. Il y a également les « variable counters » qui permettent de faire intervenir son coéquipier pendant que le perso principal est en garde.
Ensuite, à l’image d’un
Marvel VS Capcom, ce titre repose principalement sur les enchaînements et la possibilité d’exécuter le plus de combos (coups enchaînés sans interruption) possibles. Le fait d’appeler son coéquipier se révèle donc un atout majeur, puisqu’il est même possible de le faire intervenir en l’air. A noter que les combattants disposent de deux types de saut : le saut normal que l’on peut exécuter deux fois d’affilée sans toucher le sol (double jump) et le saut haut qui se révèle pratique pour éviter des attaques qui peuvent occuper une grande partie de l’écran.
Ainsi, les possibilités de combos sont élevées, puisqu’on peut enchaîner son adversaire aussi bien dans les airs que sur terre. Il est également possible d'exécuter ses furies en plein saut, ce qui peut être très déstabilisant pour le combattant d'en face. Concernant les mouvements, il est également possible de faire des « dash » (avancer brusquement de quelques pas), histoire de ne pas laisser de répit ou encore de feinter une attaque. On peut aussi provoquer son adversaire.
Enfin, un autre avantage concernant l’utilisation du coéquipier est le fait que l’impact d’un coup se divise en deux sur la barre de vie. Une partie noire et une partie rouge (la barre de vie est jaune). Bref, la partie qui est rouge peut être régénérée si vous changez de personnages au cours du combat. Cela rajoute un petit plus non négligeable au côté technique du jeu et pourra vous aider contre Yami, le dernier boss du jeu qui a trois formes et qui peut être vraiment ardu pour ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de jeu.
Voilà donc pour ce qui est des combats. En ce qui concerne la réalisation, le jeu est très beau. Le style graphique en 2.5D est maîtrisé et les persos s’intègrent plutôt bien dans les décors. Les stages sont sympas, ils présentent quelques animations qui rendent bien. Le jeu est très coloré et les attaques spéciales en mettent plein la vue. Les animations des personnages sont bien réalisées malgré la vitesse d’exécution très rapide des coups. Le jeu est merveilleusement fluide, les attaques sortent vite et c’est primordial si on veut effectuer des combos. De ce point de vue, c’est très réussi. Tout s’enchaîne rapidement permettant finalement peu de temps mort et de l’action du début à la fin.
En ce qui concerne les musiques, elles reprennent les thèmes remixés des différents persos et rendent bien. Le seul petit hic, c’est qu’il faut aimer les musiques des années 70 pour certains persos de Tatsunoko. A noter qu’à chaque changement de combattant lors du combat, la musique change également et c’est le thème du personnage entrant qui est joué. Les bruitages sont également de bonnes facture, même si la voix de Ryu qui n’est pas la même que dans les précédents jeux lui va un peu moins bien.
La maniabilité est très bonne. Le titre est compatible avec la Wiimote, le Classic Pad ou encore le stick arcade. Bref, il y en a pour tous les coups, à chacun donc de trouver la manette qui lui convient le mieux. Quoiqu’il en soit, le jeu répond merveilleusement bien (c’est du Capcom).
Même si on ne connaît pas le studio Tatsunoko, cela ne posera absolument aucun problème pour jouer à cet excellent jeu de baston qui procure beaucoup de fun. La prise en main est rapide, même si elle demande un petit temps d’adaptation et le plaisir est quasi immédiat. La Wii tient enfin son jeu de baston. Malheureusement l’absence de mode online est un gros défaut peu pardonnable à notre époque et à seulement deux mois de la sortie de Street Fighter IV. Néanmoins, Tatsunoko VS Capcom est devenu un incontournable pour tous fans de jeux de baston qui se respectent.